Publié le 9 Mars 2019

Mon exposition « Voyages réels, voyages rêvés » à démarré à la Médiathèque de Quimperlé, et se tiendra jusqu’au 30 avril.

Une cinquantaine d’illustrations originales, des travaux préparatoires, croquis et carnets de voyage sont présentés.

Mercredi 13 mars, nous présenterons notre spectacle dessiné en musique « Trois frères pour un seul trésor », avec William Hountondji.

Ce spectacle est l’adaptation d’un album du même nom écrit par Annelise Heurtier et publié par Rue du Monde.

Exposition et spectacles à la Médiathèque de Quimperlé
Exposition et spectacles à la Médiathèque de Quimperlé
Exposition et spectacles à la Médiathèque de Quimperlé
Exposition et spectacles à la Médiathèque de Quimperlé
Exposition et spectacles à la Médiathèque de Quimperlé
Exposition et spectacles à la Médiathèque de Quimperlé
Exposition et spectacles à la Médiathèque de Quimperlé

Merci à la librairie Penn Da Benn pour sa présence au vernissage et aux spectacles, qui a permis de faire quelques dédicaces!

Exposition et spectacles à la Médiathèque de Quimperlé

Avec William Hountondji nous jouerons notre spectacle dessiné en musique « Trois frères pour un seul trésor » le mercredi 13 mars à 17h à la salle Le Présidial.

Ce spectacle est une adaptation de mon album du même titre, écrit par Annelise Heurtier et édité par Rue du Monde.

C’est Souleymane M’Bodj qui nous a prêté sa voix pour dire le conte.

Et on se retrouve le 27 avril à 14h pour une sieste musicale dessinée, à la Médiathèque de Quimperlé!

Attention, il n’y a que 25 places!

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Publié le 7 Mars 2019

Affiche pour le 20ème Salon du Livre Jeunesse d'Albi

J'ai réalisé l'affiche du 20eme Salon du Livre Jeunesse d’Albi, avec Marielle Durand au graphisme!

On s’y retrouve donc en avril pour des rencontres, ateliers et dédicaces!

Crayonné

Crayonné

Infos et contacts ici :

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Rédigé par judithgueyfier.over-blog.com

Publié dans #Affiches

Publié le 30 Janvier 2019

Nuit de la Lecture 2019 à St Fons

Le 19 janvier 2019, j'étais à la Médiathèque de Saint Fons pour la Nuit de la Lecture.

Pour cet évènement, les bibliothécaire ont invité leurs usagers à faire vivre les langues, et à lire le texte de leur choix dans une langue maternelle ou apprise.

J'ai dessiné les participants durant cette soirée partagée.

Cette soirée était également le point de départ de ma résidence dans cette médiathèque, où je vais venir plusieurs fois pour des rencontres, des ateliers et une exposition, dont une partie des dessins seront faits in situ, au fil de mes visites.

Ces portraits en feront partie, puis seront offerts aux personnes y figurant.

Nuit de la Lecture 2019 à St Fons
Nuit de la Lecture 2019 à St Fons
Nuit de la Lecture 2019 à St Fons
Nuit de la Lecture 2019 à St Fons
Nuit de la Lecture 2019 à St Fons
Nuit de la Lecture 2019 à St Fons
Nuit de la Lecture 2019 à St Fons
Nuit de la Lecture 2019 à St Fons
Nuit de la Lecture 2019 à St Fons

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Publié le 27 Janvier 2019

Le camp d'Auschwitz - Birkenau : des dessins pour ne pas oublier.

Je suis partie en Pologne en février 2006 avec la photographe Marie Rameau. Marie travaillait depuis un moment sur les femmes résistantes pendant la seconde guerre mondiale. Elles les a rencontrées, photographiées, enregistrées, pour livrer leur portrait, leur voix et leur engagement résistant dans un livre "Femmes en résistances" publié chez Autrement. J'ai entendu, lu, les témoignages de femmes que ramenait Marie au fil de son travail, puisque nous partageont le même atelier. Elle me racontait les rigolades, les pleurs, avec ces femmes fortes, vivantes, qui ont toutes ce grand souci de dire, de raconter, de transmettre cette mémoire. C'est ce qui m'a poussé à accompagner Marie dans les camps de Ravensbrück et d'Auschwitz, où on été déportées certaines de ces femmes, pour un travail photo et dessin.

C'est donc dans cet élan, cette volonté de témoigner que je publie ces dessins aujourd'hui. De façon un peu brute.

Je préfère avertir que certaines personnes peuvent être heurtées ou choquées par certains de ces dessins.

Pendant 6 jours consécutifs, nous sommes allées passer nos journées dans les camps d'Auschwtiz I et II, appelé aussi Birkenau.

Pendant 6 jours consécutifs, nous sommes allées passer nos journées dans les camps d'Auschwtiz I et II, appelé aussi Birkenau.

Les deux premiers jours il a été difficile de dessiner ou photographier.

Les deux premiers jours il a été difficile de dessiner ou photographier.

Auschwitz I, partie "musée", dans les blocks. Vêtements de déportés.

Auschwitz I, partie "musée", dans les blocks. Vêtements de déportés.

Charlotte Delbo, poétesse et écrivaine, qui est revenue de déportation, morte à Paris en 1985. Son œuvre est fortement marquée par cette expérience de la déportation.

Charlotte Delbo, poétesse et écrivaine, qui est revenue de déportation, morte à Paris en 1985. Son œuvre est fortement marquée par cette expérience de la déportation.

Auschwitz I

Auschwitz I

Auschwitz II, Birkenau. Intérieur du camp, au fond, la garde principale.

Auschwitz II, Birkenau. Intérieur du camp, au fond, la garde principale.

Birkenau. Cette partie du camp est laissée en l'état. A côté de ces arbres, le lac où ont été jetées les cendres des déportés assassinés à leur arrivée.

Birkenau. Cette partie du camp est laissée en l'état. A côté de ces arbres, le lac où ont été jetées les cendres des déportés assassinés à leur arrivée.

Le camp d'Auschwitz - Birkenau : des dessins pour ne pas oublier.
Certaines images sont difficiles à légender...

Certaines images sont difficiles à légender...

Auschwitz I, partie musée.

Auschwitz I, partie musée.

Photographies de déportés polonais.

Photographies de déportés polonais.

Judenrampe, là où les convois de déportés s'arrêtaient, à l'entrée du camp.

Judenrampe, là où les convois de déportés s'arrêtaient, à l'entrée du camp.

En face de la rampe.

En face de la rampe.

Vu d'en haut de la garde principale, le camp des femmes.

Vu d'en haut de la garde principale, le camp des femmes.

Le camp d'Auschwitz - Birkenau : des dessins pour ne pas oublier.
Entrée du camp des femmes

Entrée du camp des femmes

Stèles posées dans un endroit où la nature reprend ses droits, à côté de la fosse de crémation. Sur les stèles, des dizaines de petits cailloux ont été posés par des gens venus se recueillir.

Stèles posées dans un endroit où la nature reprend ses droits, à côté de la fosse de crémation. Sur les stèles, des dizaines de petits cailloux ont été posés par des gens venus se recueillir.

Objets de déportés.

Objets de déportés.

Crématorium et chambre à gaz, Auschwitz I.

Crématorium et chambre à gaz, Auschwitz I.

Dans la partie musée, derrière une vitre, une montagne de valises de déportés.

Dans la partie musée, derrière une vitre, une montagne de valises de déportés.

A leur arrivée, les déportés étaient rasés. Ces cheveux servaient à fabriquer de la toile.

A leur arrivée, les déportés étaient rasés. Ces cheveux servaient à fabriquer de la toile.

"Le travail rend libre", inscription sur un portail d'Auschwitz Birkenau. Les déportés qui n'étaient pas assassinés à leur arrivé au camp étaient soumis à un travail forcé épuisant. Ici, une roue en béton servant à aplatir les routes, pesant extrêmement lourd.
"Le travail rend libre", inscription sur un portail d'Auschwitz Birkenau. Les déportés qui n'étaient pas assassinés à leur arrivé au camp étaient soumis à un travail forcé épuisant. Ici, une roue en béton servant à aplatir les routes, pesant extrêmement lourd.

"Le travail rend libre", inscription sur un portail d'Auschwitz Birkenau. Les déportés qui n'étaient pas assassinés à leur arrivé au camp étaient soumis à un travail forcé épuisant. Ici, une roue en béton servant à aplatir les routes, pesant extrêmement lourd.

Un block de latrines.
Un block de latrines.

Un block de latrines.

Le block où étaient parquées les déportées politiques françaises.

Le block où étaient parquées les déportées politiques françaises.

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Publié le 22 Janvier 2019

Nous sommes allés, avec Cyril Lecerf Maulpoix, journaliste pour Regards, à Montpellier pour rencontrer des jeunes mineurs isolés étrangers via RESF.

Ces jeunes ont tous un point commun : ils ont été accusés d'avoir menti sur leur minorité, ont été condamné à plusieurs mois de prison fermes.

M, 16 ans, a fait appel de sa condamnation. Il a alors été reconnu non coupable puis reconnu mineur après avoir fait 5 mois de prison. Donc, il a été effectivement condamné pour rien, a été enfermé avec des personnes majeures, dans la prison surpeuplée de Villeneuve les Maguelone.

Les autres n'ont pas fait appel, on leur a dit que cela alourdirait leur peine. Ils vivent aujourd'hui comme des fantômes, leur identités ayant été déclarés fausse par la justice, ils ne peuvent faire aucune démarche pour régulariser leur situation.

Nous rencontrons I et B dans un petit bureau des locaux de la Cimade, investi ce jour par RESF pour sa permanence.

Nous rencontrons I et B dans un petit bureau des locaux de la Cimade, investi ce jour par RESF pour sa permanence.

L'article complet de Cyril est a lire ici, sans les images qui sont elles dans la revue papier. Ci dessous mes dessins fait sur place, tous n'ont pas été publiés faute de place.

I est très traumatisé. Comme les autres jeunes, les policiers sont arrivés dans son foyer de la protection de l'enfance pour l'arrêter à 6h du matin, accusé d'avoir menti sur sa minorité et d'avoir produit de faux papier pour le prouver. Il s'est retrouvé condamné en comparution immédiate, emprisonné où il a subit beaucoup de violences, puis mis en rétention, puis en hopital psychatrique. Pendant son enfermement, il a beaucoup écrit chaque jour,cela l'aidait.

I est très traumatisé. Comme les autres jeunes, les policiers sont arrivés dans son foyer de la protection de l'enfance pour l'arrêter à 6h du matin, accusé d'avoir menti sur sa minorité et d'avoir produit de faux papier pour le prouver. Il s'est retrouvé condamné en comparution immédiate, emprisonné où il a subit beaucoup de violences, puis mis en rétention, puis en hopital psychatrique. Pendant son enfermement, il a beaucoup écrit chaque jour,cela l'aidait.

B paraît un peu plus solide, il a été emprisonné en même temps que deux autres jeunes qu'il connaissait. Mais il vit très mal le fait de voir son identité niée.

B paraît un peu plus solide, il a été emprisonné en même temps que deux autres jeunes qu'il connaissait. Mais il vit très mal le fait de voir son identité niée.

S aussi a été embarqué à 6 heure du matin dans son foyer. Il nous a décrit sa garde à vue violente psycologiquement, et son examen médical visant a estimer s'il est bien mineur ou non. En plus des tests osseux très décriés pour leur manque de fiabilté, ou lui a imposé un examen de maturité sexuelle, aujourd'hui interdit. Le recours aux test osseux est très décrié par la communauté scientifique, le Défenseur des Droits... Ils sont pourtant utilisés pour rejeter de leur demande de protection les mineurs isolés étrangers, et ici, pour appuyer une condamnation de prison...

S aussi a été embarqué à 6 heure du matin dans son foyer. Il nous a décrit sa garde à vue violente psycologiquement, et son examen médical visant a estimer s'il est bien mineur ou non. En plus des tests osseux très décriés pour leur manque de fiabilté, ou lui a imposé un examen de maturité sexuelle, aujourd'hui interdit. Le recours aux test osseux est très décrié par la communauté scientifique, le Défenseur des Droits... Ils sont pourtant utilisés pour rejeter de leur demande de protection les mineurs isolés étrangers, et ici, pour appuyer une condamnation de prison...

F, hébergeuse solidaire. Dans notre pays, des centaines de citoyens solidaires hébergent ces adolescents que notre état repousse de toute ces forces, malgré la Convention Internationale des Droits de l'Enfant.

F, hébergeuse solidaire. Dans notre pays, des centaines de citoyens solidaires hébergent ces adolescents que notre état repousse de toute ces forces, malgré la Convention Internationale des Droits de l'Enfant.

M refuse d'être dessiné. Il est lui aussi très traumatisé. Alors je le dessine de dos, avec son accord.

M refuse d'être dessiné. Il est lui aussi très traumatisé. Alors je le dessine de dos, avec son accord.

B, faisait partie de l'association qui devait évaluer la minorité des mineurs isolés se présentant à Montpellier. Son association donnant trop d'avis positif, en faveur du jeune, le département lui a retiré cette mission.

B, faisait partie de l'association qui devait évaluer la minorité des mineurs isolés se présentant à Montpellier. Son association donnant trop d'avis positif, en faveur du jeune, le département lui a retiré cette mission.

Le bureau de Sophie Baumel, avocate, présidente de l’association L’Avocat et l’enfant, qui défend les cas de ces jeunes mineurs isolés.
Le bureau de Sophie Baumel, avocate, présidente de l’association L’Avocat et l’enfant, qui défend les cas de ces jeunes mineurs isolés.

Le bureau de Sophie Baumel, avocate, présidente de l’association L’Avocat et l’enfant, qui défend les cas de ces jeunes mineurs isolés.

La prison de Villeneuve les Maguelonnes est totalement surpeuplée. Il y a souvent trois personnes enfermées dans des cellules pour deux. Le troisième est alors contraint de dormir par terre. Les jeunes nous ont dis avoir demandé l'accès à la bibliothèque, pour pouvoir s'occuper un peu l'esprit, enfermés toute la journée. Cela leur a été refusé, par manque de temps pour les y accompagner.

La prison de Villeneuve les Maguelonnes est totalement surpeuplée. Il y a souvent trois personnes enfermées dans des cellules pour deux. Le troisième est alors contraint de dormir par terre. Les jeunes nous ont dis avoir demandé l'accès à la bibliothèque, pour pouvoir s'occuper un peu l'esprit, enfermés toute la journée. Cela leur a été refusé, par manque de temps pour les y accompagner.

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Publié le 11 Janvier 2019

En vue d'un froid dimanche... bon appétit!

Trois générations pour un lapin, ou une recette familiale de lapin à la moutarde passée de ma grand mère, à mon père, à mon frère...

Parfait en hiver!

Trois générations pour un lapin... Portraits en cuisine, suite!

Textes, recette et images ici, sur mon blog Carnet de voyage dans votre cuisine :

 

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Publié le 9 Janvier 2019

Aujourd'hui, j'ai pris mon carnet et ma trousse, déterminée à dessiner ce qui se passe devant le DEMIE. Pour raconter, montrer. Mais je n'ai pas dessiné, enfin j'ai commencé, mais il y avait trop de peurs, trop de questions, de besoin de parler... Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive depuis que je dessine sur ce terrain là, celui du rejet, du cynisme, de la maltraitance. Carole Chaix et Anouk Migeon ont vécu la même chose, au même endroit. C'est trop en fait, ce qui se passe, sous nos yeux, dans les échanges, et il devient compliqué parfois, de dessiner, malgré tout.

Ce matin, j'ai rejoins la maraude des Midis du Mie, association qui apporte son aide aux Mineurs Isolés Étrangers (informations, repas, hébergement d'urgence).

J'y suis allée pour apporter des fournitures chaudes (grâce aux dons fait à Encrages) et dessiner pour raconter.

Arrivée trop en avance, je m'engouffre dans le café du coin, je regarde les mineurs isolés déjà là, qui attendent devant le DEMIE.

Le DEMIE est un service de la Croix Rouge, qui évalue les jeunes sur leur histoire, et est en charge de déterminer leur minorité pour la Mairie de Paris. Si ce service évalue un jeune comme étant mineur, il sera alors protégé par l'Aide Sociale à l'Enfance. Si on le déclare majeur, il est "rejeté", et se retrouve à la rue.

Pour rappel un enfant de nationalité française ou étrangère a le même droit à être protégé.

Entre dans le café un gamin, grelottant.
Il a des yeux immenses et grands ouverts, d'une étrange façon.
Si je devais dessiner des yeux effarés, effrayés, ce seraient ceux là.
Il commande un café, et s'assoit à côté de moi.

Très vite on discute, il est arrivé à Paris le 31 décembre, il vient se présenter au DEMIE pour la première fois.

Il parle très mal français, il est perdu. Il a 15 ans.

La suite est à lire ci dessous, avec les mot d'Avril des Midis du Mie.

Ce soir Amara est dans un gymnase glacé, il ne comprend pas sa situation, il me supplie de ne pas le laisser là bas.

 
 
 
 
Quand on ne peut pas dessiner.

Texte de Avril, des Midis du Mie

"« Mais madame, pourquoi ils nous mettent là ?? Tu peux m’aider ? Je peux pas rester là s’il-te-plaît ». J’ai tellement de mal à trouver une réponse. Je ne peux pas aider. Le jeune homme qui me parle, 15 ans, maigre comme un clou, grelotte de froid. Il a été « mis à l’abri » en attente d’évaluation de sa minorité (dans un mois). Comparé à ceux qui sont rejetés à la rue sans même un entretien, ou juste après une seule nuit, il est « chanceux ». Et pourtant.

Des dizaines de jeunes sont actuellement « mis à l’abri » dans des gymnases mal ou pas chauffés, il y fait très froid. Les lits au sol sont minuscules, les couvertures très fines. On les envoie manger à l’autre bout de la ville, parfois sans ticket, ils arrivent tard, il n’y a plus rien. Le matin, tôt, avant 8h, on les met dehors. Ils ne peuvent pas revenir avant le soir. Ils sont peu vêtus, les chaussures sont trouées, ils n’ont d’autre solution que d’arpenter les rues jusqu’au soir. Souvent, ils ne savent pas lire. Très jeunes, ils n’ont aucune ressource pour se mettre à l’abri.

Ce soir d’autres continuent à appeler les bénévoles pour qu’on ne les laisse pas là-bas, où il fait presque aussi froid que dehors, où l’on doit dormir par terre. Ces jeunes rêvaient d’être admis, de mettre au moins un pied dans une procédure de reconnaissance. Il faut y aller très fort pour qu’ils veuillent à ce point en partir.

Evidemment la question taraude : POURQUOI ? L’une des plus riches capitales de l’Europe n’aurait donc pas les moyens de donner des couvertures correctes à ces ados que nous prétendons, pourtant, les chanceux, « accueillir » ? De chauffer un abri ? D’offrir des chambres plutôt que des gymnases ? Quelle raison politique initie ces décisions ?

Toujours est-il que ce matin, les gamins sont tous gelés, qu’ils soient à la rue ou « mis à l’abri », donc.

Nous distribuons les dons offerts par l'association Encrages (merci !!) : bonnets, gants, tours-de-cou, chaussettes, sweats en polaire : c’est la ruée, mais chacun peut avoir son vêtement ou accessoire bien chaud. Judith, qui apporte le don, voulait croquer la scène au crayon, mais elle est happée par le flot des sollicitations et, avec nous, écoute, note, conseille. Trois nouvelles bénévoles, après un petit moment de perplexité face au nombre et à l’état des gamins, Alice, Marine et Anne, retroussent leurs manches. Elles aussi ont apporté blousons, chaussettes, pulls, bienvenus avec ce froid. Tout part très vite, on doit agir rapidement pour ne pas être débordées et, surtout, donner les articles à ceux qui en ont le plus besoin.

Nous ne sommes pas trop à 5 ce matin, face à la soixantaine de jeunes, que le thé bien sucré, les gâteaux et les fruits réconfortent un peu. On sent l’épuisement, la colère, l’incompréhension. Nombreux sont ceux qu’on a « mis à l’abri » une nuit, mais sans aucun papier de RDV ou de refus, leur disant « reviens demain ! ». Nombreux sont aussi les refusés, que nous orientons vers des associations et à qui nous recommandons, surtout, de revenir nous voir.

A l’abri derrière leurs murs, les personnels de La Croix-Rouge continuent à faire entrer les MIE au compte-goutte. Reviens demain… Cet après-midi… plus tard…
Quel enfer."

Avril.

Pour aider les Midis du Mie, c'est ici :

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Publié le 6 Janvier 2019

Un far chez Andrée, suite de mon blog autour des portraits en cuisine...

Un petit tour dans la cuisine de ma grand-mère, pour la recette de son far!

Texte, recette et images ici :

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Publié le 5 Janvier 2019

Coup de Cœur de l'Académie Charles Cros pour Comptines de Cajou et de Coco
Comptines de Cajou et de Coco a été sélectionné dans les coups de cœur de l’académie Charles Cros, catégorie jeune public!
 
"Avec ce livre disque aux illustrations éclatantes et naïves exposées en grandes pages, les enfants et leurs parents peuvent voyager sur un territoire au dessus de l’océan, situé entre les rivages africains et caribéens. Cet espace est une culture, cette culture est une résistance : le cœur des peuples africains déplacés pendant 400 ans d’esclavage. Les comptines de Cajou et de Coco trouvent leurs origines tant au Cap-vert, qu’au Congo, en Jamaïque, à Cuba, pour ne citer que ces pays en exemple. Qu’il est pertinent et nécessaire de les rassembler ! Histoire et beauté. En langues kikongo, mima, en portugais, en créole, en portugais, en anglais, sous forme de chansons traditionnelles, de berceuses, de chants de jeu, de joie ou de travail, au son d’une sanza, d’un cavaquinho, ou d’une flute peule, (énumération non exhaustive pour avant-goût !), les 24 chansons rassemblées ici sont interprétées très justement, les voix sont des trésors, sublimées par un son superbe. Elles sont agencées avec subtilité. Cette magnifique collecte s’inscrit dans la précieuse collection « Comptines du monde » de Didier Jeunesse."
 

Et j'en profite pour partager également cette chronique de Paris Mômes!

Coup de Cœur de l'Académie Charles Cros pour Comptines de Cajou et de Coco

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Rédigé par judithgueyfier.over-blog.com

Publié dans #Edition, #media

Publié le 19 Décembre 2018

Marraine de la Nuit de la Lecture, un an après avoir dit non.

Il y a un an, Céline Léger-Danion, conseillère de Françoise Nyssen chargée du livre et de la lecture, m’appelait pour me proposer d’être Marraine de la Nuit de la Lecture 2018, aux côté de Daniel Pennac comme Parrain.

Gast!

 

J’ai chaud, j’ai froid, j’en tombe à la renverse!

 

La conseillère de la Ministre de la Culture m’explique pourquoi, comment j’ai été choisie.

 

Elle me parle peu de mon travail, et me dit que j’ai été remarquée  “parce qu’active sur le terrain, notamment auprès des migrants”

 

Et là catastrophe, tout fout le camp.

 

Je lui ai donc répondu très calmement :

 

“Vous savez, dans toutes nos actions avec notre association Encrages, nous dénonçons la politique du gouvernement en la matière!”

 

Réponse : “Ah bon, ah, ça peut être un problème…”

 

Silence et étonnement mutuel.

 

Je demande à avoir plus d’info sur ce rôle de marraine, et demande du temps pour réfléchir.

 

Quelques jours plus tard, j’ai un coup de fil de la chargée de com’ de la Ministre.

A qui je dois rappeler que je ne me suis pas décidée, puisqu’elle me remercie d’emblée d’avoir accepté. Elle me donne plus de détails sur ce rôle de Marraine, les rendez vous, les choses à faire. Un passage télé à "La Grande Librairie" par exemple.

Je lui dis que je réfléchis, encore.

 

Je reçois alors un texto de la Ministre, qui me remercie d’avoir accepté.

 

Heuuu? Ils sont sourds au Ministère?

 

Je veux réfléchir, oui RÉFLÉCHIR!

 

Parce que j’ai la poisseuse sensation de ne pas avoir été choisie pour les bonnes raisons.

 

Si on m’avait appelé en me parlant de mon travail, de mes livres, j’aurais sûrement dit oui, mais si on fait appel à moi pour mes engagements militants, et bien c’est extrêmement compliqué!

 

Alors j’ai rendu cela très simple, j’ai refusé.

 

J’ai refusé qu’on utilise cet aspect de moi pour se donner bonne conscience. Je refuse d’utiliser cet engagement pour me faire de la publicité.

 

Un an après, je suis heureuse d’avoir fait ce choix.

Sur le moment, je suis passée par tous les états, entre flatterie et colère!

L'impression de laisser passer une grande opportunité professionnelle, l'impression de me trahir si j'accepte...

 

L’important dans tout cela, c’est la liberté.

La liberté de dire non.

 

Et la liberté de dire un grand oui, au prochain auteur, à la prochaine illustratrice qui sera choisie, je l'espère, simplement parce qu'on aime ses livres!

 



 

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